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Pia Linz (D)

My days in Die 

L’artiste Berlinoise Pia Linz expose ses observations à l’aquarelle réalisées lors de son séjour diois. Venant du dessin, elle expérimente à Die une nouvelle technique plus spontané et crée ainsi un journal en images qui témoigne de ses débats avec les ombres fuyantes et la migration du soleil...

vue d'exposition My days in Die

Depuis une vingtaine d'années, Pia Linz crée des dessins rattachés à des lieux, qu'elle appelle "images de lieux" et pour lesquels elle a développé une méthode très particulière. Elle parcoure systématiquement chaque lieu et mesure le terrain avec ses pas. Sur la base d'une grille ainsi obtenue, des dessins cartographiques sont réalisés durant plusieurs mois, dessins au travers desquels l'artiste entrelace différentes perspectives, ainsi que des remarques sur une odeur frappante ou autre particularité ou des commentaires de passants. Ces notations de perception kaléidoscopique et multisensorielle, prennent toutefois beaucoup de temps. 

C'est pourquoi Pia Linz s’est essayée à un autre médium, plus spontané, pendant son séjour à DIEresidenz : l'aquarelle sur papier. Moins conceptuel, le cœur de son travail reste cependant le même : le thème est la perception du monde qui l’entoure et avec lequel elle est en contact direct lorsqu'elle travaille. Avec son chevalet, elle explore le paysage autour du quartier de Chénos et condense les panoramas naturels captivants sur des petits formats. On n'y voit pas le trait de dessin ni même de contour, seulement de la couleur et des surfaces délimitées par des diagonales, que Pia Linz reconnaît dans la nature du Diois comme une caractéristique saillante. 

Alors que les paysages de petit format de la première moitié de sa résidence ressemblent à une sorte de journal intime (My days in Die), durant la deuxième moitié, des objets de la maison ou de l'atelier s'imposent dans son champ de perception et parviennent - l'un après l'autre - à se faire portraiturer. C'est maintenant le détail, qu'il s'agisse d'une pierre ou d'une bûche, qui veut être perçu, qui s'impose au premier plan dans le grand format, qui dépasse presque le cadre de l'image. En même temps, il échappe à la perception, car il se trouve à la limite du visible. Dans les tons délicats choisis par l'artiste, les objets semblent allégés, parfois abstraits ou énigmatiques. La perception du monde qui nous entoure, également appelé réalité, ressemble à une énigme : une tâche ou à un jeu qu'il faut résoudre en devinant et en réfléchissant…