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Anne Staszkiewicz (D)

Le délire d’un expressionniste
ou Les peintures ont pris le contrôle

Anne Staszkiewicz est peintre. En venant de Berlin, elle a eu le projet de peindre dans la nature comme les peintres ont fait à l’école de Barbizon au 19ieme siècle. Un changement diamétral par rapport à son atelier très urbain de Berlin-Wedding...

Face à la belle nature dioise, Anne était prise par la force des montagnes avec leurs falaises, leur jeu de couleur et d’ombres qui changent à chaque regard. Mais la nature s’impose peut-être trop, veut trop. Veut sa belle image en carte postale… En plus, pour peindre en nature, il y a beaucoup des choses à porter chaque fois... Apres dix jours, Anne retourne dans l’intérieur – mais dans un atelier avec des fenêtres ouvertes qui comme le grand portail invite la nature à rentrer à chaque moment, y compris les insectes exotiques, notamment les pyrales du buis… 

Du coup, Anne se retrouve à travailler comme d’habitude – avec toutes ses esquisses préparatoires, ses peintures à l’huile et des photos comme appui et souvenir. Maintenant, c’est moins la nature même avec qui elle se bat – sur la photo rien ne bouge plus –, mais avec ses propres propositions sur papier et lin. Car la peinture est toujours un défi, une balance de couleurs, d’énergies, d‘humeurs et d’humours. Les montagnes, les arbres, les branches et leurs ombres passent du motif à un prétexte pour faire de la peinture pure.

N’étant plus intimidée par la nature, la peinture d‘Anne Staszkiewicz retrouve sa liberté, et de nouvelles choses se passent. Après des études de montagnes et falaises, elle commence à peindre de manière abstraite, et dans la série « Landkarten eines Expressionisten » on trouve une avalanche d’ornements. Pour la première fois, l’ornemental se met en avant. Jusqu’ à présent, il ne faisait même pas partie du vocabulaire d’Anne, entre autre parce que c’est trop « féminin ». Dans le monde de l’art, il vaut mieux être un homme pour réussir... C’est aussi la raison pour laquelle Anne envoie un Expressionniste, un Alter Ego masculin, à sa place pour peindre dans le Diois.

Le « délire » dans le titre d’exposition ne se réfère pas au delirium ou à un état second, mais plutôt au sens familier. Car Anne travaille beaucoup avec l’humour et, par exemple, juxtapose des textes trouvés avec ses peintures. On dirait qu’elle se moque d’elles. En tous cas, elle est en lutte constante avec elles pour voir qui à le contrôle final. Elle dit « Chez moi, chaque peinture peut décider d’elle même comment elle veut être peinte. Les peintures sont à égalité. » Anne Staszkiewiczest une peintre démocratique. cb

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Plus d’infos sur l’artiste : www.anne-staszkiewicz.de
Un pdf de la brochure que Anne à réalisé avec les Lichtenberg Studios: